L'abbaye
bénédictine de Saint-Jacques-le-Mineur à Liège
a été fondée en 1015 par lêvèque Baldéric II en expiation du sang répandu lors de la bataille de Hgaarden
en 1013. Le lieu choisi, à la pointe méridionale de
l'île, en dehors des murs de la cité, était
propice à la construction suite aux aménagements du
fleuve apportés par Notger dès le début du
XIe siècle. Les premiers moines vinrent de Gembloux
sous la direction de l'abbé Olbert.
Dès le début, l'école monastique devint célèbre
et l'abbaye florissante ; les moines fondèrent le monastère
de Lubin en Pologne, ainsi que le prieuré
de Saint-Léonard dans le quartier
nord de Liège. En 1056, le moine Robert ramène de Compostelle une relique de saint Jacques
le Majeur.
À
partir du XIVe siècle, c'est à Saint-Jacques
qu'étaient conservés les chartes de liberté
et diplômes de la cité. Les deux
bourgmestres venaient y prêter serment le 24 juillet,
veille de la fête de saint Jacques le Majeur. En 1487, après
le sac de Liège par Charles le Téméraire, on
y signa la Paix de
Saint-Jacques qui codifiait les lois et règlements
du pays de Liège.
Après
une première phase de construction commencée en 1418
et interrompue en 1421, l'église gothique actuelle remplaça
l'église romane primitive dont la voûte du sanctuaire
sétait écroulée en 1513. Les travaux
reprirent en 1514 sous l'abbatiat de
Jean de Cromois, pour s'achever en
1538. La voûte
et ses peintures sont de la même
époque, ainsi que les vitraux
du chur datés de 1525 à 1531. Le portail
Renaissance ajouté en 1558 est attribué à
Lambert Lombard. De l'église primitive, seul l'avant-corps
roman avec une de ses trois tours a été conservé.
Au XVIIIe
siècle, les moines demandent leur sécularisation
qu'ils obtiennent en 1785 : l'église
abbatiale devient collégiale
(la huitième de Liège) et les moines deviennent des
chanoines. Les livres et manuscrits,
qui composent la très riche bibliothèque, sont mis
en vente publique en 1788.
En 1797,
après la suppression du chapitre, les bâtiments sont
sauvés de la démolition grâce à l'intervention
de Desmousseaux, préfet du département de lOurthe
dont Liège faisait partie. En 1803,
l'église est rendue au culte et devient paroissiale. Elle
fut restaurée une première fois au XIXe
siècle. La seconde restauration importante a eu lieu entre
1972 et 1975 ; des fouilles archéologiques ont alors
permis de retrouver les vestiges de la crypte romane et les fondations
de léglise primitive.