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Collégiale
Sainte-Croix Liège
Patrimoine
campanaire
Le
clocher de la collégiale Sainte-Croix abrite actuellement
deux cloches
1. La
plus grosse, Marie, est une magnifique cloche historique en bronze
de 1621.
Son diamètre est de 1,52 m et
la hauteur de son battant est de 1,33 m. D'après les fiches
établies durant la seconde guerre mondiale, elle pèserait
1.800 kg et il aurait fallu 4 hommes pour la sonner. Elle porte
notamment comme ornementations un calvaire et un médaillon
avec grotesque, tandis que ses inscriptions en relief comprennent,
à la 1ère ligne, une devise latine avec
chronogramme (INCITAT
AERE SACRO CRVCIOS
MARIA
CLIENTES : AVRE
SALVTIFEROS
GENS VENERARE SONOS [1626
ou, mieux, 1621, si on déchiffre AERE au lieu de AVRE]),
et, aux 2e et 3e lignes, les noms des chanoines
du chapitre de Sainte-Croix qui l'auraient commandée, ainsi
que ses soeurs, en 1621 (==> D HIER : GHERINX DEC.
AEGID : FABITUS. ARN : GERMANI . GUIL : JAMAR / ==> SEB : HUSTIN
- THEOD : DE GRACE - PRESB. IAC. VILTERS - JOES : GRANJEAN
- AND : ZUTENDAEL DIAC * IOACH : SCOORBROET / JOES. FREDERICI
CANT - LEON: LINTERMANS - THOM : NYES . DES. RISLEUS ACH : DORIO
- EUST : FROIDMONT - HIER : PROSSET . LUD : DENOEL . MATH
: GUIL AL BONNCHEN - LAMB : WANZOULE . BERN : GHERINX. PAU : VERIA
[
.] VANES - PET : DE LISLE SUBD : CAN : NOS FIERI CURARUNT
1621).
2. La plus petite, dédiée
à la Sainte Croix et à saint Hubert, est une cloche
moderne réalisée par la firme Horacantus en 1956.
Dépourvue de couronne, comme il est
d'usage dans cette firme, cette cloche en bronze porte comme ornementations
deux frises, dont une végétale, ainsi qu'un dessin
de cloche entourant la marque du fondeur. Sur une de ses faces,
on lit, en relief, une devise latine répartie sur 4 lignes
(CELERES VEL TARDOS / MANE VEL VESPERE / VOS VOCAT SUPPLEX / AERIS
VOX) et sur l'autre, son nom (CRUCI SANCTAE SANCTOQUE HUBERTO
DICATA), ainsi que l'année de la fonte, le nom de la firme
et le numéro d'ordre de l'uvre (1956 / LOKEREN /
BELGIE / ME FECIT / HORACANTUS / OPUS 1929).
Situation antérieure
Dans le passé, le patrimoine campanaire
de la collégiale Sainte-Croix était beaucoup plus
riche qu'actuellement. Ainsi, les archives conservent notamment
la trace d'un accord fait, le 20 novembre 1620, entre le chapitre
et maître Nicolas de la Chapelle, fondeur de cloches d'origine
lorraine, pour la refonte de toutes les cloches de Sainte-Croix
et la fourniture de vingt nouvelles, qui formaient un carillon.
On sait également qu'en 1752, le carillonneur de Sainte-Croix
était Noël-Toussaint Lévêcque, qui remplissait
le même office à la cathédrale Saint-Lambert.
Le carillon fut joué jusqu'en 1797 au moins, puis, comme
beaucoup d'autres carillons liégeois, il disparut lors
de la tourmente révolutionnaire. D'un autre côté,
sur les quatre cloches composant la sonnerie, trois furent descendues
à la même époque et saisies par l'administration
française. La seule qui resta dans le clocher, y est encore
aujourd'hui. Sous réserve de recherches plus approfondies
dans les archives, elle pourrait bien être uvre de
Nicolas de la Chapelle.
En 1802, une des cloches de Sainte-Croix,
fondue en 1622 par Nicolas de la Chapelle, fut donnée par
l'administration à l'église Sainte-Marguerite. Fêlée
en 1889, elle fut remplacée par deux autres cloches.
Au début de la seconde guerre mondiale,
la sonnerie de Sainte-Croix comportait quatre cloches : Marie,
de 1621, deux cloches coulées, en 1850 et 1857, par Martin
Gaillard, fondeur à Liège, ainsi qu'une cloche coulée,
en 1881, à l'origine pour l'église du séminaire
de Liège, par la firme Causard, de Tellin et Colmar. Les
deux cloches Gaulard et la cloche Causard furent enlevées
par l'occupant les 10 et 11 mai 1943.
Renseignements aimablement fournis par Marie-Hélène
Marganne et Marc Mélard.
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