Triptyque
en chêne recouvert de cuivre doré, repoussé, émaillé et ciselé.
Orfèvrerie mosane du XIIe
siècle attribuée à Godefroid de Huy.
Au fronton, le buste du Christ en ronde-bosse avec nimbe émaillé.
Au milieu, deux anges tiennent un cadre contenant les quatre
parcelles de la sainte Croix, séparées par des perles ; sous
le cadre, une lentille circulaire protège un fragment du crâne
de saint Jean-Baptiste et une dent de saint Vincent. En bas,
sous un arc semi-circulaire, cinq bustes nimbés d'émail et
de vermeil, dont trois tiennent un livre. Sur les côtés, les
bustes des douze apôtres sont représentés avec leurs noms.
La relique a été offerte à la collégiale en 1006 par l'empereur
saint Henri II, qui la tenait
de Robert II le Pieux, roi de
France. C'est au XIIe
siècle qu'elle a été placée dans le reliquaire qui la contient
depuis.
Le triptyque a été restauré par l'IRPA (Institut royal du
patrimoine artistique) en 1996. Il est maintenant exposé au
MARAM
(Musée d'art religieux et d'art mosan à Liège) où il
a été mis en dépôt par mesure de sécurité et pour mieux être
présenté au public.
D'après une tradition, non vérifiée
mais plausible, l'empereur HENRIII aurait offert en 1006 à
la collégiale Sainte-Croix, des reliques de la Vraie
Croix reçues du roi de France ROBERTII.
Les quatre fragments du saint Bois furent à l'époque
disposés en une petite croix en or, bordée d'un
grenetis et ponctuée de perles, le centre étant
occupé par une pierre semi-précieuse (agate
?). Curieusement, le revers de la croix est orné de
filigranes et elle est munie d'un petit anneau de suspension
; cette relique semble donc avoir été un temps
amovible, ce qui indiquerait une influence byzantine. La relique
est logée dans une petite staurothèque rectangulaire,
protégée par une petite fenêtre et accompagnée
de l'inscription Lignu(m) Vit(a)e. Vers 1160, le
reliquaire original fut placé dans le triptyque que l'on connaît
aujourd'hui. La croix est fictivement supportée par
deux anges, allégories des vertus de Vérité
et de Jugement ; la vertu de Miséricorde est figurée
sur une plaque d'émail champlevé surmontant
la relique. L'ensemble se lit dans le cadre d'une iconographie
axée sur le thème de la Rédemption. Il
est probable que le triptyque a été réalisé
pour l'église Sainte-Croix.