Les
bonnes villes de la principauté de Liège
Verviers
Liste
des bonnes villes
Les
traces d'occupation les plus anciennes remontent aux époques
paléolithique et néolithique et l'étymologie
du nom de la ville renvoie à l'époque gallo-romaine.
Ce sont les moines de l'abbaye
de Stavelot qui y fondent une paroisse à la fin du VIIe
siècle. Verviers fait partie des cinq bancs du marquisat
de Franchimont et passe à la principauté de Liège
au début du XIe
siècle. Lorsque le marquis Réginard part pour la
Palestine en 1012, il laisse ses biens à l'évêque
de Liège, Baldéric II, qui prend possession du marquisat
en 1014. Cette possession de Liège est confirmée
par un diplôme de l'empereur Frédéric Barberousse
et une bulle pontificale du pape Adrien IV en 1155.
C'est n'est que tardivement,
à partir du XVe
siècle, que l'essor économique va se produire. De
nouvelles fouleries sont reconstruites après les destructions
infligées par les Bourguignons de Charles le Téméraire
en 1468. Au 16e siècle, la ville tire profit des guerres
de religion qui frappent les Pays-Bas voisins et l'industrie drapière
se développe considérablement avec le commerce vers
l'étranger.
Verviers ne reçoit le
titre de Bonne Ville que très tardivement. Il lui faut,
en effet, attendre 1651 et un développement suffisamment
important pour que le prince-évêque lui en octroie
le titre. La première enceinte est terminée en 1774
et est déjà détruite l'année suivante
lorsque Louis XIV occupe le duché de Limbourg.
Après la chute de l'Ancien
Régime, Verviers continue à développer ses
activités en tirant profit du marché de l'Empire
français en pleine expansion. De plus, l'industrie lainière
verviétoise bénéficie d'une mécanisation
précoce ; les premières machines à vapeur
sont installées entre 1816 et 1823. C'est à Verviers
que John Cockerill installe les premières machines à
filer du continent. De plus, l'eau de la Vesdre convient tout
particulièrement pour le lavage et le dégraissage
de la laine. Dans ce début de XIXe
siècle, Verviers participe pleinement à la révolution
industrielle et sa population est en forte augmentation, elle
a doublé sous le régime hollandais. L'industrie
et le pouvoir politique sont essentiellement aux mains de deux
familles : Bioley et Simonis. Dans la seconde moitié du
siècle, le mouvement ouvrier prend de plus en plus d'ampleur
étant donné que les classes ouvrières vivent
à Verviers dans des conditions extrêmement lamentables.
L'augmentation du nombre de logements n'ayant pas suivi celle
de la population, les ouvriers vivent dans la promiscuité
et dans l'insalubrité. Verviers est qualifiée en
1870 de Boulevard de l'Internationale.
Au 20e siècle, l'industrie
lainière continue à s'intensifier avec la fabrication
de machines à tisser et de cuirs industriels. C'est l'époque
où Verviers dispute à Bradford le titre de capitale
mondiale de l'industrie lainière. La crise de 1930 met
en péril cette industrie. Toutefois, c'est entre-deux-guerres,
que la ville se dote d'une centrale de production de vapeur qui
dessert les usines, les bâtiments publics et les habitations
privées. Après la Seconde Guerre mondiale, l'industrie
textile verviétoise retrouve un regain d'activités
en raison de la pénurie générale ; mais celui-ci
est de courte durée car il ne peut faire face à
la concurrence des pays en voie de développement.
Verviers est la ville natale
du violoniste Henri Vieuxtemps (1820-1881) et de l'historien Henri
Pirenne.
Sur le plan patrimonial, Verviers
conserve des vestiges multiples témoignant de son passé
industriel. Le développement de la ville au 19e siècle
a également nécessité l'érection
de bâtiments publics encore en place aujourd'hui : le
Palais de Justice (1830-1853), le Grand-Théâtre
(1892-1897), la Société royale d'Harmonie (1834-1835)
et l'église
Saint-Remacle construits en style néoclassique, la Poste
en style néogothique, etc. L'église Notre-Dame
des Récollets date du 17e siècle et le perron
de 1732 est placé face à l'Hôtel de Ville.
Ce dernier est un bâtiment construit par l'architecte
liégeois
J.B. Renoz de 1775 à 1780. L'inscription "Publicité,
sauvegarde du peuple" qui figure sur le fronton de l'avant-corps
devait garantir le libre accès au séances du
Conseil.
Le Musée des Beaux-Arts,
hébergé dans l'ancien Hôpital nouveau de 1661,
possède de très riches collections de peintures
européennes du XIVe
au XIXe siècles,
des peintures modernes et contemporaines d'artistes belges, des
gravures liégeoises, etc., ainsi qu'une superbe collection
de céramiques. Le Musée d'Archéologie et
de Folklore, installé dans une maison patricienne du XVIIIe
siècle, permet de découvrir du mobilier des XVIIe
au XIXe siècles,
une collection de dentelle et de l'archéologie préhistorique
et gallo-romaine.