Les
bonnes villes de la principauté de Liège
Tongeren
Liste
des bonnes villes
Tongeren
est la plus ancienne ville de Belgique. À l'époque
romaine, elle porte le nom d'Atuatuca Tungrorum et est le chef-lieu
de la Civitas Tungrorum, une subdivision administrative de la
province de la Germanie Inférieure. Elle est située
à la croisée de plusieurs routes dont les chaussées
reliant Bavay à Cologne et Arlon à Nimègue.
Au IIe
siècle de notre ère, la ville est entourée
d'une enceinte fortifiée longue de 4,5 km. Sous la menace
des invasions franques et germaniques, des remparts plus courts
et plus faciles à défendre, sont construits deux
siècles plus tard. Tongeren est alors la ville la plus
importante de la région et c'est elle qui est choisie par
saint Servais, dans la seconde moitié du IVe
siècle, pour y établir le siège d'un diocèse
- diocèse qui sera transféré à Maastricht
au cours du VIe
siècle et finalement à Liège à la
fin du VIIIe
siècle. Les alentours de la ville attirent les populations
tels qu'en témoignent les tumuli et vestiges de villas
mis à jour par les fouilles archéologiques.
Toutefois, la ville décline
fortement à partir du Ve
siècle et, après des pillages répétés,
elle tombe au rang de simple cité de province. À
l'époque carolingienne, un monastère y est érigé.
La ville fait rapidement partie de la principauté de Liège,
puisque c'est en 980 que l'empereur la donne à l'évêque
de Liège. Le chapitre de Notre-Dame, qui compte une vingtaine
de chanoines, apparaît à la fin du XIe
siècle en remplacement du monastère carolingien.
La ville connaît un renouveau
dès le XIIIe siècle
lorsqu'elle reçoit de l'évêque des droits
et franchises et devient ainsi une bonne ville de la principauté.
Ce nouvel essor se matérialise par l'aménagement
d'une place, par la construction de nouveaux remparts et par la
reconstruction en style gothique de la collégiale Notre-Dame.
Tongeren, comme les autres villes
de la principauté, est détruite et pillée
à plusieurs reprises : en 1180 par le comte de Looz, en
1213 par le duc de Brabant, en 1408 et 1468 par les Bourguignons,
en 1673 et en 1703. Dans la nuit du 28 au 29 août 1677,
la ville est brûlée par les troupes françaises
et 478 habitations sont alors détruites. Suite à
cet épisode, la population diminue en masse, passant de
4.500 à 2.750 âmes, et il faut attendre la fin du
XVIIIe siècle pour
atteindre la barre des 5.000 habitants.
Sous l'Ancien Régime,
la ville héberge de nombreux couvents et institutions ecclésiastiques
: le béguinage Sainte-Catherine (1243), les couvents Sainte-Agnès
(1434) et Sainte-Claire (1469) des sœurs Franciscaines, les
Frères Minimes (1626), les Dominicains (1634), les Jésuites
(1638), les Sépulchrins (1640), les Célestins (1640-1677)
et les sœurs grises (1669).
Maintenant, Tongeren est une
petite ville tranquille qui a échappé à la
rage moderniste du XXe
siècle. Elle est bien loin de l'époque où
les Romains voulait en faire une métropole. Ville deux
fois millénaire, elle possède encore un patrimoine
historique et architectural d'une richesse et d'une valeur incomparables.
La collégiale Notre-Dame,
construite de 1240 à 1541 est connue pour son Christ roman
du XIIe
siècle (illustration ci-contre). Elle possède également
un cloître roman du milieu du XIIe
siècle et le trésor de la collégiale abrite
une des plus riches collections de Belgique.
Sur la Grand-Place, la vedette
est Ambiorix, chef de la tribu des Éburons et symbole de
la résistance à la conquête romaine. Il fut
immortalisé en 1866 par une statue en bronze réalisée
par Jules Bertin. À côté de la collégiale,
se dresse l'Hôtel de Ville construit en 1738. Le quartier
du béguinage est également très pittoresque
avec ses petites habitations.
En français : Tongres.