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Les bonnes villes de la principauté de Liège

Huy

Liste des bonnes villes

Les origines de Huy remonteraient à l'époque romaine, mais c'est seulement à l'époque mérovingienne que la localité sort de l'ombre. L'éperon rocheux qui domine le confluent de la Meuse et du Hoyoux, a de tout temps été une configuration idéale pour servir d'assisse à un ouvrage fortifié visant à contrôler le passage sur la Meuse. Un testament de 636 fait une première mention de l'église de Huy. La situation géographique de la ville en fait un centre d'échange et de marché entre la Hesbaye et le Condroz. À l'époque carolingienne, la ville est déjà un port fluvial fréquenté et la capitale d'un comté.

Le 7 juillet 985, l'évêque de Liège, Notger, reçoit le comté de Huy en cadeau de l'empereur Otton III en remerciement de sa fidélité dans le conflit d'intérêt qui oppose l'empereur au roi de France. Cela constitue une étape fondamentale dans la formation de la principauté ecclésiastique de Liège et un événement sans précédent dans l'histoire de l'empire, puisque c'est la première fois qu'un roi de Germanie attribue un comté entier à un évêque. Huy devient ainsi la deuxième ville de la principauté de Liège. Avant la prise de la forteresse de Chèvremont par Notger en 987, celui-ci avait même envisagé le transfert de la capitale de Liège vers Huy.

En 1066, les Hutois obtiennent de l'évêque Théoduin la première charte de franchise urbaine du Saint Empire romain de la nation germanique. Ce document est à la base du développement des activités de Huy, qui en firent sa renommée à travers le temps et l'espace. Jusqu'au XIIe siècle, la réputation de Huy est étroitement liée au travail du bronze et du laiton. C'est l'âge d'or de l'orfèvrerie hutoise, avec des artistes prestigieux tels que Renier de Huy - à qui l'on doit les célèbres fonts baptismaux de Saint-Barthelemy à Liège - et de Godefroid de Huy - châsses de saint Mengold et de saint Domitien. Au XIIIe siècle, le développement de la draperie entraîne une augmentation de la population urbaine et une extension de la ville. Les drapiers hutois sont alors présents sur toutes les foires d'Europe. Pendant plusieurs siècles, les vignobles hutois ont contribué à la renommée de la ville.

En 1108, c'est à Huy que Pierre l'Ermite, prêcheur de la première croisade et chef de file de la croisade populaire, fonde l'abbaye du Neufmoustier.

La population de Huy a été mêlée aux grandes luttes contre le prince et la noblesse de la principauté. De plus, le château de Huy, par sa position, a toujours fait l'objet de convoitises de la part des armées étrangères. Tout cela a entraîné du XVe à la fin du XVIIe siècles, une série incessante de sièges et de dévastations. À deux reprises, les Hutois prennent le parti du prince-évêque contre les Liégeois qui assiègent et pillent la ville : en 1328, sous Adolphe de La Marck, puis en 1467, sous Louis de Bourbon. Durant les guerres de Louis XIV, la ville est envahie par les Français en 1675 et n'est restituée qu'à l'occasion du Traité d'Utrecht en 1678. Les Français la bombardent en 1689, puis l'envahissent à nouveau et la brûle en 1693. Elle passe ensuite aux mains des Espagnols en 1694 et n'est rendue qu'en 1697 par le Traité de Rijswijck. Nouvelle occupation française en 1701, suivie par les alliés hollandais en 1703, et à nouveau les Français en 1705. Une garnison hollandaise y reste jusqu'en 1718, mais avec la démolition de la forteresse en 1717, Huy perd toute son importance stratégique. La paix règne enfin sur la ville. Après la chute de l'Ancien Régime et la disparition de la principauté de Liège, un fort est construit de 1818 à 1823 à l'emplacement de l'ancienne forteresse. Il est maintenant le témoin de la période hollandaise, avant l'indépendance de la Belgique.

Édifiée de 1311 à 1536, la collégiale Notre-Dame est située en bordure de Meuse, au pied du château. Construite en style gothique, elle possède trois tours dont la plus remarquable est certainement la tour occidentale avec sa rosace qui est la plus grande de Belgique. Le trésor de la collégiale renferme plusieurs témoins de l'art mosan avec les châsses de la Vierge (1260) et des saints Mengold, Domitien et Marc. Sur le flanc sud du chœur de l'église, le portail de la Vierge - surnommé Bethléem - est surmonté d'un tympan sculpté du XIVe siècle illustrant des scènes de la Nativité.

Depuis des siècles, Huy est une ville du travail de l'étain et, aujourd'hui, les potstainiers en font toujours sa renommée. À Tihange, dans la commune de Huy, est installée une centrale nucléaire avec trois réacteurs.

Malgré les affres de la grande percée, de vieilles demeures restent disséminées dans les ruelles étroites de la vieille ville où il fait bon se promener. Sur la Grand-Place, l'Hôtel de Ville est de 1766 et et possède un campanile qui contient un carillon de 37 cloches. La fontaine est du 18e siècle, avec une cuve en bronze de 1409 ; elle est surmontée de personnages en bronze réalisés en 1597 : les saints Domitien et Mengold, sainte Catherine et Ansfrid, le dernier comte de Huy. Le Musée communal est installé dans les bâtiments de l'ancien couvent des Frères Mineurs, dont le cloître remonte au XVIIe siècle. Enfin, sur l'autre rive de la Meuse, l'église Saint-Pierre possède des fonts baptismaux romans ornés d'animaux.

D'après les habitants, les quatre merveilles de Huy sont :

  • li chestia : le château féodal remplacé par un fort en 1818 ;
  • li rondia : la rosace gothique de la collégiale Notre-Dame ;
  • li pontia : le pont sur la Meuse, copie fidèle du pont de 1294 ;
  • li bassinia : la fontaine de la Grand-Place avec sa cuve de 1406.

 


LE LOUP (Remacle), Vue de la ville de Huy prise de la sart. - vers 1735.
  Affiliations :

Principauté de Liège, quart. de Condrdoz
France, dép. de l'Ourthe (1795)
Pays-Bas, prov. de Liège (1815)

Belgique (1830)
Province de Liège
Ch.-l arrondissement
Région wallonne

Diocèse : Liège



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Date de création de la page : 02-2003 – Dernière modification : 1-11-2007 .