Des
vestiges de différentes époques de la préhistoire
ont été découverts dans les nombreuses grottes
de la vallée de la Meuse aux alentours de Dinant.
Lieu de passage sur le fleuve
emprunté par la chausse romaine reliant Bavay à
Trêves, le site de Dinant est, à partir du IVe
siècle, un lieu de rencontre favorable au développement
du commerce.
La fondation de l'église
dédiée à sainte Marie est attribuée
à saint Materne qui évangélise la région
au IVe siècle.
Elle a peut-être été construite sur un ancien
sanctuaire gaulois. Fortifiée dès l'époque
mérovingienne, la localité sert de résidence
pour l'évêque lors de ses déplacements. Ainsi,
l'évêque de Tongres, saint Perpete, y meurt en 627.
Dinant fait alors partie du Lomacensis qui est une circonscription
administrative du diocèse de Liège. C'est le comte
de Namur qui y exerce les droits régaliens, d'abord au
nom de l'empereur, ensuite en son propre nom.
Dinant devient liégeoise
en 1070, en conséquence de la politique impériale
qui vise à augmenter la puissance des princes ecclésiastiques
au détriment des seigneuries locales. Toutefois, le comte
de Namur y conserve quelques prérogatives axées
autour du contrôle du trafic fluvial.
Le grand essor de Dinant se produit
entre le XIIe et le XVe
siècles grâce au travail du cuivre, appelé
dinanderie. Les marchands de cuivre contribuent au commerce international
et ils font partie de la Hanse de Londres et de la Hanse teutonique.
De tout temps, la ville doit
affronter de nombreux conflits et se battre âprement pour
conserver ses privilèges. Ainsi, le XIIIe
siècle voit la lutte acharnée entre Dinant, la liégeoise,
et Bouvignes, la namuroise, qui pratiquent toutes deux la même
industrie du cuivre. En août 1466, la ville n'est pas épargnée
par les troupes de Charles le Téméraire, futur duc
de Bourgogne, qui réduisent la ville en cendres et massacrent
la population. Au XVIIe
siècle, située au cœur d'une zone stratégique
de grande importance, elle est victime de la guerre qui oppose
Français et Espagnols. La ville est prise et occupée
par Louis XIV en 1675 et n'est rendue à Liège qu'après
le traité de Rijswick en 1697.
Les Jésuites y fondent
un collège en 1563 et les Ursulines une école pour
les filles en 1629.
La collégiale Notre-Dame,
avec sa tour surmontée d'un bulbe, se dresse au pied du
rocher. C'est un édifice gothique construit dans la seconde
moitié du XIIIe
siècle.
La citadelle qui surplombe la
ville est construite par les Hollandais entre 1818 et 1821 sur
le site d'un ancien château fort démoli par les Français
au XVIIe siècle.
En août 1914, lors de l'invasion
du territoire, les Allemands se livrent à des massacres
et destructions semblables à ceux infligés quelques
siècles plus tôt par Charles le Téméraire.
Après la guerre, la ville est reconstruite avec le même
dynamisme qu'au XVe siècle.
Aujourd'hui, Dinant vit principalement de son secteur touristique
et hôtelier.
Mais la curiosité la plus
étonnante reste le Rocher Bayard. Comment cette aiguille
monolithique s'est-elle formée ? La légende
dit que le cheval Bayard l'aurait fendue d'un coup de sabot pour
échapper à Charlemagne. Une autre version, plus
réaliste, l'attribue aux soldats de Louis XIV qui auraient
employé des explosifs pour se frayer un passage sur la
rive de la Meuse.
La grotte La Merveilleuse est
remarquable par la profusion et la blancheur de ses concrétions.
Enfin, Dinant est la patrie de
François-Joseph Pirson, membre du Congrès National
et un des artisans de la constitution belge de 1830, et d'Adolphe
Sax qui inventa le saxophone au 19e siècle.
À proximité,
se situe l'abbaye Notre-Dame de Leffe, attachée à
l'ordre des Prémontrés et fondée par Floreffe
en 1152.
LE LOUP (Remacle), Vue de la ville
de Dinant prise aux Capucins. - vers 1735.
Affiliations :
Principauté de Liège,
quart. Amont
France, dép. Sambre-et-Meuse (1795)
Pays-Bas, prov. de Namur (1815)