La collégiale Sainte-Croix
a été fondée en 979 par l'évêque
Notger qui la consacra le 23 octobre 986 et y installa un chapitre
de quinze chanoines. Ce nombre fut porté à trente
en 1045 par l'évêque Wazon. Sainte-Croix faisait partie
des sept collégiales liégeoises qui subsistèrent
jusqu'à la Révolution. Suite à l'annexion française,
le chapitre fut supprimé en 1797 et l'église servit
de lieu d'assemblée électorale. Elle fut rendue au
culte, en tant qu'église paroissiale, en 1802 suite au Concordat.
Architecture
De
l'église primitive de Notger, il ne subsiste, sans certitude,
qu'un pan de mur en grès houiller au sud du chur
oriental (voir ci-contre à gauche). L'édifice,
de type rhénan,
se distingue par ses deux chœurs à abside opposés
et ses trois nefs d'égale hauteur qui en font une église
de type halle (voir ci-contre à droite). Le chur occidental,
construit vers 1200-1220, présente un caractère
fortement rhénan
comme ceux des édifices religieux situés sur les
bords du Rhin. Il est de style transition entre le roman et le
gothique et est constitué du narthex surmonté d'un
clocher octogonal et prolongé par une abside semi-circulaire
couronnée
d'une galerie de circulation couverte dont les petites arcades
en plein cintre reposent sur des colonnettes. Les quatre pans
opposés
du narthex sont flanqués, jusqu'à mi-hauteur, de
tourelles rondes pourvues d'arcades ouvertes. Il a été fortement
restauré au XIXe
siècle et sert actuellement de baptistère. Le reste
de l'édifice est de style gothique. Le chur oriental
est daté de 1255, le transept et les deux premières
travées orientales de la nef de 1283-1287, les deux dernières
travées de la nef de 1332. Au XVe
siècle, des chapelles furent construites entre les contreforts
des bas-côtés.
L'édifice a une longueur totale de 57 m et
une largeur de 25 m ; la hauteur sous voûte de la grande nef
est de 17 m.
Mobilier
Dans le chur occidental
:
Le chur
occidental de Sainte-Croix et la
rue Saint-Hubert au début du XXe siècle.
Le remarquable mausolée du chanoine Hubert
Mielemans, trésorier du prince-évêque Georges
d'Autriche. Monument en calcaire noir poli de Theux, 1558, de
style Renaissance liégeoise. On y remarquera les curieux
hiéroglyphes sur les pilastres de la base.
Le Christ à la colonne et la Vierge
de douleur, statues baroques, uvres du sculpteur liégeois
Guillaume Evrard (1709-1793) (action de sauvegarde
entreprise par l'asbl).
Deux majestueuses statues en marbre blanc représentant
sainte Hélène et son fils l'empereur Constantin,
uvres de Guillaume Coquelet (vers 1662).
Un des chefs-d'uvre de Bertholet Flémalle
(1614-1675), l'Invention de la sainte Croix, peinture
qui ornait jadis le maître-autel baroque (description
détaillée)
Une porte en laiton battu, de style rocaille.
Dinanderie exécutée en 1758 par Arnold de Nalinne.
Les orgues d'Arnold Clérinx (1861) sont logées
dans un magnifique buffet Renaissance de 1609 réalisé
par Hubert Hasselt (description complète
de l'instrument).
Sous les orgues, une porte en laiton à claires
voies de style Louis XIII, exécutée
vers 1662 pour servir de porte à l'ancien jubé du
chur.
Dans les écoinçons des arcatures
des chapelles latérales, des épisodes de la vie
de saints et personnages bibliques sont sculptés en haut-reliefs
(description
détaillée).
Le grand autel en pierre calcaire est du XIVe
siècle, ainsi que les stalles ornées de splendides
miséricordes.
Trésor
La clef de saint Hubert qui aurait été
donnée à l'évêque lors de sa visite
à Rome en 722 (description
détaillée).
Le triptyque de la vraie Croix, chef-d'uvre
de l'orfèvrerie mosane vers 1160-1170 (description
détaillée).
Aujourd'hui, la collégiale Sainte-Croix
est dans un très piteux état et la nécessité
d'une grande restauration se fait de plus en plus sentir. Pour
mener à bien ce projet, une asbl, S.O.S.
Collégiale Sainte-Croix, a été créée
en 1998.
Depuis avril
2005, la collégiale
n'est plus ouverte au public suite à un nouvel acte
de vandalisme. Cette situation est d'autant plus déplorable
que, auparavant, la collégiale était ouverte
tous les jours de 8 à 17
h. Dans ces conditions l'accès libre à la collégiale
présentait trop de risques et ne permettait plus de garantir
une bonne préservation du patrimoine artistique.