Les
bonnes villes de la principauté de Liège
Maaseik
Liste
des bonnes villes
Le
nom de la localité est attesté en 1139 sous la forme
Eche et en 1155 sous la forme Eike - du germanique eikja qui signifie
chêne.
Le site est habité depuis
l'époque préhistorique comme en témoignent
les restes retrouvés sur tout le territoire de la localité.
Le noyau le plus ancien de Maaseik se situe probablement dans
l'actuel village d'Aldeneik - oud eik - où un propriétaire
foncier fonde au VIIIe
siècle un couvent pour ses filles Harlinde et Relinde.
Bien que les Normands détruisent ce couvent vers 870, il
est très rapidement reconstruit et en 930, l'évêque
de Liège, Richer, fonde un chapitre de douze chanoines.
En 972, l'empereur fait don de la totalité du domaine d'Aldeneik
à l'évêque Notger.
C'est un peu plus loin, entre
deux anciens bras de la Meuse, qu'une nouvelle colonie se crée
autour d'un château fort construit vers la fin du Xe
siècle comme demeure des comtes mosans et que les comtes
de Looz s'approprient au XIe
siècle. En raison de sa situation plus favorable au bord
de la Meuse, cette nouvelle localité, Nova Eycke ou Nieuw
Eik qui va devenir Maaseik, supplante rapidement Aldeneik.
Maaseik reçoit des libertés
communales en 1386 et l'administration de la ville est alors confiée
à deux bourgmestres désignés par les six
corporations de métiers. Comme pour les autres villes du
comté de Looz, deux bancs échevinaux existent à
Maaseik : le premier pour le territoire situé à
l'intérieur de l'enceinte fortifiée et qui suit
le droit liégeois, le second pour les territoires extérieurs
et qui suit le droit lossain.
Au XIVe
siècle, la localité devient un centre régional
de la draperie tirant pleinement profit de la navigation fluviale,
et à la fin du siècle, l'ancien château disparaît
au profit de celui de Stokkem qui lui succède en tant que
centre comtal mosan.
Avec un développement
considérable du XVe
au XVIIe siècles,
Maaseik est à maintes reprises pillée : en 1397,
1467, 1482, 1489-1490, 1542, 1672-1675 et 1677 ; et le siège
de cantonnements militaires en 1706, 1740 et 1795-1796. En 1650
et 1683-1684, des quartiers entiers sont réduits en cendres.
En 1587, 1634 et 1673, la ville est touchée par des épidémies
qui font de très nombreuses victimes.
Vers 1244, la paroisse de Maaseik
est détachée d'Aldeneik et devient Sainte-Catherine,
tandis que le chapitre de Saint-Pierre d'Aldeneik est transféré
à Maaseik en 1570. Un béguinage est créé
en 1245, puis transformé en 1430 pour devenir le couvent
Sainte-Agnès des chanoinesses de Saint-Augustin. Les Croisiers
s'y établissent également en 1476 et ouvrent une
école aux 17e siècle. En 1626, c'est au tour des
Capucins et des Frères Mineurs de venir s'installer à
Maaseik.
Maaseik serait probablement la
ville natale des frères Van Eyck, Jean et Hubert. Leur
œuvre la plus connue est l'Adoration de l'Agneau Mystique,
polyptyque réalisé en 1432 pour la cathédrale
Saint-Bavon à Gand.
De nos jours, la ville
possède toujours un riche patrimoine architectural avec
plus de 25 maisons des XVIIe
et XVIIIe
siècles, qui étaient à l'époque des
demeures de riches mariniers ou de chanoines. Sur la Grand-Place,
De Blauwe Leeuw hébergea une pharmacie de 1704 à
1962. Actuellement transformée en musée, il s'agit
de la plus ancienne pharmacie de Belgique. Au centre de la place
se dresse la statue en marbre des peintres Jean et Hubert Van
Eyck. L'actuelle église Sainte-Catherine est un édifice
de 1840 qui abrite un musée en sous-sol où on peut
voir le Codex Eyckensis du VIIIe
siècle qui est le plus ancien livre de Belgique, ainsi
que de nombreuses pièces provenant du trésor de
l'ancienne abbaye d'Aldeneik. Enfin, dans l'église des
Frères Mineurs est exposée une maquette du vieux
Maaseik et un spectacle son et lumière retrace la vie et
l'œuvre des frères Van Eyck.